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Afghanistan, les trésors retrouvés
Collections nationales du musée de Kaboul

du 6 décembre 2006 au 30 avril 2007

A l’occasion de cette exposition, les verres de Begram conservés à Kaboul ont été restaurés au musée Guimet par une équipe de 4 restauratrices, dont Caroline Henrio et Juliette Vignier-Dupin.

La collection de verres de Begram conservée à Paris avait été restaurée par Juliette Vignier-Dupin pour la rénovation du musée Guimet.

La restauration des verres de Begram de Kaboul, 2007

Conditions et contexte du chantier : exposition de  Trésors provenant de 4 sites archéologiques, conservés au musée de Kaboul : Begram, Tilia Tepe, Fullol et Aï Khanoum.

Le Trésor de Begram, ville située à 50 km nord de Kaboul, est remarquable par sa collection de verres qui illustre un commerce international avec le monde méditerranéen. Pour la première fois cet ensemble est réuni, et restauré par une équipe mixte de restaurateurs franco-afghans.

Historique
Le  Trésor de Begram, daté du 1er av JC au III après, est constitué de pièces venant de différents horizons : verres romains d’Egypte, ivoires indiens, laques chinoises et bronzes gréco-romains, enfoui par, probablement, un riche marchand lors d’invasion au cours de laquelle il aurait disparu. 

La découverte  et les fouilles de Joseph Hackin, conservateur du musée Guimet et membre de la DAFA datent de 1937 et 39.

   Begram de la fouille à 2004, 

Cette collection est étudiée et restaurée par Hamelin en 1954. Il nous a transmis un  inventaire  précis avec dessins et descriptions avant le partage entre Paris et Kaboul. La collection parisienne a été restaurée de 1987 à 2000. La part afghane est arrivée à Paris en l’état.

Lors de l’invasion soviétique dans les années 70, le personnel du musée craignant les pillages a mis à l’abri ces trésors. A l’arrivée des Talibans, le secret n’a pas été dévoilé.

Dès 2004 un projet d’exposition,  à l’initiative du musée Guimet,  a permis la redécouverte de ces verres en  2007.

Les verres du Trésor de Begram

Si la typologie est bien connue ainsi que leur composition sodique (wadi natro), la provenance nous est toujours inconnue. Par recoupement avec des pièces comparables, ces verres proviendraient de l’Empire romain de fabrication égyptienne   

La restauration

 - Histoire de la restauration dans les années 50,

Les restaurations d’Hamelin furent effectuées avec des  colles organiques, des comblements au plâtre et à la cire et des  renforts de fils de fer et de gaze, dans l’ensemble très réversibles.

 - Etat de conservation et dérestauration

La présence de ces produits et les conditions de conservation ont permis à l’altération du verre de progresser. ceci est perceptibles grâce aux clichés d’Hamelin. Les adhésifs ont jaunis et ont parfois cédé partiellement.

Les verres de Guimet et les verres de Kaboul sont dans un état semblable en dépit des conditions de conservation probablement très différentes.

L’émail est écaillé et se détache en feuillets dûs  à l’irisation de surface, irisation visible sur tous les verres ainsi que des altérations en piqure. Les verres incolores taillés sont très opacifiés et présentent un aspect fendillé dans l’épaisseur.. Les verres incolores sont les plus altérés et ont perdu leur transparence.

 *Partis de traitement et de restauration pour l’exposition « Les Trésors retrouvés du musée de Kaboul ».

Les restaurations ont été effectuées en 3 semaines par une équipe de 4 restauratrices et 2 afghans ;

 -démontage systématique des collages anciens car maladroits, jaunis et peu sûrs.

 -retrait des anciens comblements, préjudiciables à la bonne conservation du matériau

Seule la cruche à décor doré, en trop mauvais état, n’a pas été démonté en regard du risque, mais nettoyée  en surface pour alléger la cire de consolidation, et les comblements retravaillés.

Après retrait des  plâtres et cire ainsi que des renforts, le verre et ses décors émaillés ont retrouvé en partie leur lisibilité et leur transparence.

 -Consolidation ponctuelle et contrôlée pour fixer les écailles.

 -Les verres ont ensuite été remontés et collés.  

 -Comblement des lacunes menaçant la stabilité mécanique de la pièce ainsi que celles de formes complètes. Les comblements ont été retouchés aux couleurs maimeri quand nécessaire.

 -Pour le verre à nid d’abeille,  une forme en rhodoïd  coloré en suggère la forme. Un verre émaillé très lacunaire et très fragile a été remonté sur une forme en verre, avec un pied en plexi tourné d’après un profil archéologique.

L’intérêt de ces opérations réside en la réunion temporaire d’un ensemble de verres exceptionnels et le travail en équipe avec les restaurateurs afghans.